Abraham Isaac Kook
- My Old New Land
- Apr 20
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1865 - 1935.
Rabbi Abraham I. Kook, connu sous le nom de Rav Kook, fut un rabbin orthodoxe et le premier Grand Rabbin ashkénaze du Yichouv (la communauté juive en Palestine mandataire). Il est considéré comme l’un des pères du sionisme religieux.

Rav Kook était reconnu comme une personne religieuse influente, une autorité halakhique et l’un des plus éminents érudits en Torah de son époque. Né à Griva, dans l’Empire russe, il était l’aîné de huit enfants. Son père avait étudié à la yeshiva de Volozhin, l’une des plus prestigieuses yeshivot lituaniennes. À 18 ans, Rav Kook y entra lui aussi.
En 1887, à l’âge de 23 ans, il devint rabbin de Zaumel (en Lituanie). Entre 1901 et 1904, il publia trois articles annonciateurs de la philosophie qu’il développera plus tard en Terre d’Israël.
Rav Kook fit son aliyah en 1904, à 39 ans, durant la Seconde Aliyah. Il devint Grand Rabbin de Jaffa et de ses environs. Cette période fut la plus prolifique de sa vie sur le plan littéraire, bien que ses œuvres aient été publiées plus tard : Orot, Orot HaKodesh, Olat Raiyah, entre autres. Il fonda également l’école « Tachkemoni », qui associait études religieuses et profanes. Il se rapprocha du mouvement ouvrier et soutint les implantations agricoles.
Pendant la Première Guerre mondiale, Rav Kook fut retenu en Suisse puis à Londres. Durant son séjour au Royaume-Uni, il influença la publication de la Déclaration Balfour.
À la fin de la guerre, il revint en Terre d’Israël et fut nommé Grand Rabbin de Jérusalem en 1919. Il fonda ensuite le Grand Rabbinat et, en 1921, devint le premier Grand Rabbin ashkénaze de la Palestine mandataire.
Dès lors, il consacra son temps à l’écriture de Halakha Beroura sur le Talmud (Shas), une tentative de reconnecter la Halakha à ses sources talmudiques, et à des activités communautaires. En 1924, il fonda la yeshiva Mercaz Harav dans sa maison à Jérusalem. Ce fut la première yeshiva où l’enseignement se faisait entièrement en hébreu. Son but : former une élite d’étudiants du monde entier pour « rendre la couronne à son éclat d’antan, compléter la Torah d’Israël et raviver la sainteté de la Terre Sainte »*.
Aujourd’hui, plus de 100 yeshivot en Israël suivent son enseignement.
Rav Kook soutenait la colonisation sioniste, ce qui le distinguait de nombreux rabbins de son temps. Il respectait les sionistes laïques et collaborait volontiers avec eux. Il critiquait cependant le mouvement Mizrahi** pour son manque de rigueur halakhique et de profondeur dans ses aspirations.
Il entretenait des liens avec divers courants juifs : les dirigeants sionistes laïcs, les sionistes religieux et les orthodoxes non sionistes. Son influence fut reconnue tant par le monde laïc que rabbinique. Même le Hazon Ish, chef du monde orthodoxe, le considérait comme un géant de la Torah.
Rav Kook s’opposa à l’esprit laïc de l’hymne national Hatikvah et composa un hymne alternatif, HaEmunah, aux paroles plus religieuses. Contrairement à Hatikvah, HaEmunah fait explicitement référence à Dieu. Vous pouvez en écouter une interprétation sur ce lien Youtube.
Il s’éteignit en 1935 à Jérusalem, après une grave détérioration de sa santé. Environ 20 000 personnes assistèrent à ses funérailles.
**Le mouvement Mizrahi est une organisation sioniste religieuse fondée en 1902 à Vilnius. Au cours du XXe siècle, elle a joué un rôle clé dans la création du ministère des Affaires religieuses, militant pour l’adoption de lois imposant la cacherout et l’observance du Shabbat sur les lieux de travail. Avant la création de l’État d’Israël, l’organisation a développé un réseau d’écoles religieuses qui existe encore aujourd’hui. Mizrahi est un acronyme des mots hébreux « Merkaz Ruhani » (Centre spirituel).
Sources: