Léon Pinsker
- My Old New Land

- 30 juin
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1821 - 1891.

Léon Pinsker, né en Pologne en 1839, fut une figure marquante du judaïsme au XIXᵉ siècle : pionnier du sionisme, médecin et écrivain.
Il acheva ses études de médecine à l’Université de Moscou et, en 1849, fut nommé médecin-chef à l’hôpital d’Odessa.
À cette époque, Pinsker croyait que les Juifs de Russie finiraient par obtenir l’émancipation, à l’image des mouvements en faveur de l’égalité qui se développaient en Europe occidentale.
Il pensait initialement que l’antisémitisme pourrait être surmonté grâce à l’émancipation, c’est-à-dire en accordant aux Juifs des droits égaux et en favorisant leur assimilation, dans l’esprit de l’égalité acquise par les Juifs en Allemagne.
En 1860, Pinsker commença à publier des articles anonymes dans la presse juive russe. Il y encourageait les Juifs de Russie à considérer ce pays comme leur patrie tout en préservant leur identité juive. Il prônait l’éducation laïque pour les Juifs et soutenait la traduction de textes hébraïques, comme la Bible, en russe.
Cependant, les pogroms d’Odessa, en 1871 puis en 1881 — ignorés par le gouvernement et attisés par la presse — ébranlèrent profondément ses convictions. Il abandonna alors ses positions assimilationnistes pour adopter une approche plus conservatrice.
En 1882, Pinsker publia son célèbre pamphlet "Auto-Émancipation", rédigé anonymement en allemand. Il y exhortait le peuple juif à poursuivre son indépendance et à développer une conscience nationale. Cet ouvrage reste son œuvre la plus connue.
S’appuyant sur cette idée, Pinsker affirma que la solution au problème juif ne viendrait pas de l’extérieur, mais des Juifs eux-mêmes. Ce dont ils avaient besoin, disait-il, ce n’était pas l’émancipation offerte par d’autres, mais l’auto-émancipation ! Selon lui, la seule réponse à l’antisémitisme était territoriale : les Juifs devaient se regrouper dans un pays où ils seraient protégés et libres.
Pinsker proposa la création d’une patrie nationale juive, dont l’emplacement serait décidé par une assemblée juive : en Terre d’Israël, aux États-Unis ou ailleurs. Pour son livret, il choisit comme devise les mots de Hillel Hazaken (Hillel le Sage / l'Ancien) tirés des Pirkei Avot :
"Si je ne suis pas pour moi, qui le sera pour moi ?"
Ce texte devint l’un des fondements idéologiques du sionisme.
Pinsker rejoignit l’association Hovevei Zion, qui œuvrait pour la création de colonies juives en Terre d’Israël. En 1884, il figura parmi les initiateurs de la Conférence de Katowice, où fut fondé le mouvement Hovevei Zion dans le but de fédérer les activités de dizaines d’associations sionistes.
Il fut choisi pour diriger ce mouvement.
Léon Pinsker mourut en 1891, à l’âge de 70 ans, soit six ans avant la tenue du premier Congrès sioniste. En 1934, ses restes furent transférés en Israël.
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