Yodfat, entre antiquité et modernité
- Ava Carmel

- 6 mai
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 18 mai
Introduction
L’ancienne ville de Yodfat, située en Galilée occidentale, est célèbre pour son rôle dans la première guerre judéo-romaine (66–73 ap. J.-C.), où elle devint un symbole de résistance juive face à l’Empire romain. La création du Yodfat moderne en 1960, à proximité du site antique, témoigne d’un engagement à préserver cette mémoire. Cet article retrace l’importance historique de Yodfat et son évolution contemporaine.
Historical Significance of Ancient Yodfat
Fondée durant la période hellénistique (IVe–IIIe siècles av. J.-C.), Yodfat devint une localité juive sous les Hasmonéens (IIe siècle av. J.-C.). Son implantation sur une colline en faisait un site stratégique, notamment durant la première guerre judéo-romaine.
En 66 ap. J.-C., le commandant juif Yossef ben Matityahou (plus tard connu sous le nom de Flavius Josèphe) fortifia Yodfat contre les Romains. En 67, les généraux romains Vespasien et son fils Titus assiégèrent la ville, utilisant des engins sophistiqués comme des béliers et des catapultes. Malgré leur infériorité numérique, les défenseurs résistèrent durant 47 jours.
Lorsque les Romains réussirent à franchir les défenses, ils massacrèrent ou réduisirent en esclavage les habitants n’ayant pu fuir. Yossef ben Matityahou, caché avec un groupe d’hommes, assista à leur suicide collectif avant de se rendre. Il prédit alors à Vespasien qu’il deviendrait empereur — ce qui se réalisa en 69. Gracié, il devint citoyen romain et prit le nom de Flavius Josèphe. Installé à Rome, il rédigea "La Guerre des Juifs", récit détaillé du conflit.

Découvertes archéologiques
Le site de Yodfat resta intact pendant des siècles, jusqu’aux années 1990, lorsque l’archéologue israélien Moti Aviam entreprit des fouilles. Elles mirent au jour fortifications, habitations et armes (pointes de flèches, pierres de catapulte), confirmant les récits de Flavius Josèphe.

Le Yodfat moderne
En 1960, vingt-cinq anciens élèves de l’école Reali de Haïfa fondèrent le kibboutz Yodfat, inspirés par leur enseignant Yosef Schecter, qui leur transmit des valeurs d’agriculture biologique et de spiritualité. Aujourd’hui, Yodfat est devenu un moshav shitoufi (village coopératif) d’environ 1 100 habitants (soit 300 familles).
L’agriculture y demeure essentielle : on y cultive des céréales, des avocats, et surtout des fleurs, notamment des bulbes de narcisses et d’anémones. Un troupeau d’une centaine de vaches paît sur le mont Atzmon, selon des pratiques durables respectueuses de l’environnement.
L’école Waldorf Oded, fondée par des parents de la région, propose un enseignement alternatif de la maternelle jusqu’à la 8e année, accueillant des élèves de toute la région de Misgav.
Le tourisme contribue aussi à l’économie locale. La Forêt des singes de Yodfat, refuge animalier où les bêtes évoluent librement, sensibilise à la nature. À proximité, le centre touristique Boacha Yodfat regroupe des boutiques de produits artisanaux : céramiques, fromages, textiles, pâtisseries…

L’héritage de l’ancienne Yodfat, symbole de résilience juive, perdure ainsi dans le moshav contemporain.
Chronologie de Yodfat
Période hellénistique (IVe–IIIe s. av. J.-C.) : Fondation d’un petit village.
Période hasmonéenne (IIe s. av. J.-C.) : Développement d’une ville fortifiée juive.
66 ap. J.-C. : Début de la première guerre judéo-romaine.
67 ap. J.-C. : Siège et chute de Yodfat.
1960 : Fondation du Yodfat moderne près du site antique.
Années 1990 : Fouilles archéologiques révélant les traces du siège.
Article écrit par Ava Carmel
Créatrice de musique, artiste et écrivaine
Instagram: @avacarmel
Site: avacarmel.com



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