Ce n'est pas la bonne voie ("Lo Ze ha-Derekh")
- My Old New Land
- 31 mars
- 2 min de lecture
Pour mieux saisir la portée de cet article, il est conseillé de lire d'abord celui consacré à Ahad Ha'am.
En 1889, Asher Ginzberg, plus connu sous le nom d'Ahad Ha'am, publia son article « Ce n'est pas la bonne voie ». Considéré comme son œuvre majeure, cet écrit posa les fondations du sionisme culturel.
Selon lui, l'approche adoptée par le mouvement Hovevei Zion en matière de colonisation en Terre d'Israël était erronée et nécessitait une réorientation.
Il affirmait que le processus d’établissement progressait trop rapidement—ce qu'il considérait comme un échec—et que certaines colonies souffraient de conditions précaires et d’un environnement hostile. D’après lui, le mouvement s'était précipité pour concrétiser l'idée de colonisation sans lui laisser le temps de se développer naturellement. En conséquence, les rares colonies existantes étaient pauvres, démunies et confrontées à des conditions de vie difficiles.
Le titre « Ce n'est pas la bonne voie » traduisait son opposition à l'immigration et à l’installation massive en Terre d'Israël. Asher Ginzberg soutenait que ce territoire ne pouvait pas absorber les masses issues de l'exil et qu'il ne devait donc pas être perçu comme une solution au problème existentiel des Juifs, mais plutôt comme un lieu destiné à répondre à leurs aspirations spirituelles et culturelles.
Il expliquait qu’il ne suffisait pas que l’État juif serve de simple foyer national ou de refuge pour les Juifs ; il devait également posséder une identité spirituelle et culturelle propre pour légitimer son existence.
La solution qu’Ahad Ha’am proposait résidait dans « l'entraînement des cœurs » (הכשרת הלבבות - Harcharat Halevavot). Autrement dit, le mouvement sioniste devait avant tout se consacrer à une œuvre spirituelle et éducative au sein du peuple juif, menée progressivement par une élite qualifiée. Ce n'est qu'à terme que l'idée de colonisation pourrait être pleinement réalisée.
Dans cet article, Ahad Ha'am définissait explicitement l'identité nationale juive comme une identité séculière, tout en maintenant un lien avec la tradition. Il envisageait la Terre d'Israël comme le centre spirituel et culturel du judaïsme.
En signant sous le pseudonyme « Ahad Ha’am » (qui signifie « l’un du peuple » en hébreu), il exprimait l’idée qu’il n’était qu’un simple Juif, préoccupé par le destin de son peuple.
Sources:
Commentaires