Haïm Nahman Bialik
- My Old New Land

- 18 mai
- 3 min de lecture
1873 - 1934.

Haïm Nahman Bialik fut un poète juif de langue hébraïque et yiddish, considéré comme l’un des pionniers de la poésie hébraïque moderne.
Également reconnu pour ses essais et ses récits, il traduisit plusieurs œuvres majeures de la littérature européenne. Bien qu’il soit mort avant la création de l’État d’Israël, Bialik est aujourd’hui considéré comme le poète national israélien.
Né à Radi, dans l’Empire russe, Bialik fut élevé à Jytomyr par son grand-père orthodoxe après le décès de son père. Il reçut une éducation juive traditionnelle, mais se passionna aussi pour la littérature européenne et le mouvement de la Haskala (les Lumières juives).
AÀ 18 ans, il partit s’installer à Odessa, un centre majeur de la culture juive moderne dans le sud de l’Empire russe. Il y étudia les langues et littératures russes et allemandes, et s’engagea dans le mouvement Hovevei Tsion. Il développa une profonde admiration pour Ahad Ha’am, dont les idées influencèrent sa vision du sionisme.
Sans ressources et isolé, Bialik gagna sa vie en enseignant l’hébreu.
Sa première poésie, "El Hatsipor" ("À l’oiseau"), publiée en 1892, lui ouvrit les portes des cercles littéraires juifs d’Odessa. Écrite en prononciation ashkénaze, elle exprime un profond désir de Jérusalem.
Cet article vous offrira un éclairage sur ce poème, et cette vidéo YouTube présente une interprétation musicale par Avishai Cohen.
Il épousa Manya Averbuch et travailla comme comptable et enseignant en hébreu dans plusieurs villes avant de revenir à Odessa en 1900.
Durant les deux décennies suivantes, sa periode dorée ,il enseigna tout en s’impliquant dans les cercles littéraires et sionistes. En 1901, son premier recueil de poésie fut publié à Varsovie et salué par la critique. Il fut alors surnommé "le poète de la renaissance nationale". En 1904, il s’installa brièvement à Varsovie pour devenir rédacteur littéraire de HaShiloah, un hebdomadaire fondé par Ahad Ha’am, fonction qu’il occupa durant six ans.
Au début du XXe siècle, Bialik cofonda avec Ravnitzky, Simcha Ben Zion et Elhanan Levinsky une maison d’édition hébraïque : Moriah, spécialisée dans les classiques hébraïques et les manuels scolaires. Il traduisit en hébreu plusieurs œuvres européennes, dont Jules César de Shakespeare et Don Quichotte de Cervantès.
Entre 1899 et 1915, il publia une vingtaine de poèmes en yiddish dans divers journaux de l’Empire russe. Il travailla aussi à l’édition du Sefer HaAggada (« Le Livre des Légendes »), une vaste anthologie de récits et proverbes issus du Talmud, saluée comme une œuvre majeure. Il édita également les poèmes d’Ibn Gabirol, entreprit un commentaire moderne de la Michna, et rédigea plusieurs gloses du Talmud.
En 1919, à Odessa, il fonda la maison d’édition Dvir, appelée à devenir l’une des plus influentes du monde juif. Aujourd’hui installée en Israël, elle porte le nom de Kinneret Zmora-Bitan Dvir.
En 1924, Bialik s’installa à Tel Aviv avec sa maison d’édition, où il concentra son action sur la vie culturelle et publique. Figure majeure de la littérature hébraïque, il devint président de l’Union des écrivains hébreux et fonda la société Oneg Shabbat pour promouvoir l’observance joyeuse du Shabbat (chants, étude de la Torah). Bien qu’il ne fût pas pratiquant, il considérait le respect collectif du Shabbat comme essentiel à la survie du peuple juif.
À Tel Aviv, il fit construire une maison originale, de style méditerranéen, mais coûteuse à entretenir. Ironiquement, il n’aimait pas cette demeure, qu’il trouvait trop exigeante. Ce n’est qu’après sa mort que la maison devint un lieu de mémoire.
Bialik mourut subitement d'une crise cardiaque à Vienne, le 4 juillet 1934. Son corps fut rapatrié et inhumé à Tel Aviv. Cette vidéo YouTube montre le cortège funèbre qui accompagna le poète, de sa maison – dans la rue portant désormais son nom – jusqu’à sa dernière demeure.
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