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L'accord du statu quo

L’Accord du Statu Quo, initialement établi par une lettre datée du 19 juin 1947, est un compromis conclu avec les partis religieux avant même la création de l’État d’Israël.


Dans cette lettre adressée au parti Agoudat Israël, David Ben-Gourion (président de l’Agence juive), le rabbin Yehouda Leib Maimon et Yitzhak Greenboim s’engageaient à préserver certaines lois juives fondamentales dans le futur État.


Cet accord garantissait :

  • l’observance du chabbat comme jour de repos officiel,

  • le respect des lois alimentaires juives (cacherout),

  • l’application des lois familiales (mariage, divorce) selon les tribunaux rabbiniques,

  • et l’autonomie éducative pour les juifs orthodoxes, comme pour tous les juifs, afin d’enseigner selon leurs convictions.


Ben-Gourion assurait également que l’État respecterait la liberté de conscience et de croyance de chaque juif, sans aucune coercition.


Cette lettre, qui allait évoluer vers un véritable accord politique, fut rédigée alors que la Commission spéciale des Nations Unies pour la Palestine (UNSCOP) enquêtait sur l’avenir du mandat britannique en Terre d’Israël.


En tant que représentant du Yichouv (la communauté juive en Terre d'Israël avant 1948), Ben-Gourion voulait convaincre les délégués onusiens de 11 pays que le futur État juif garantirait la liberté religieuse et de conscience pour tous les juifs, quelle que soit leur pratique individuelle.


Il affirmait également que l’État juif inclurait des citoyens non juifs, qui jouiraient de droits égaux, sans coercition ni discrimination. Ainsi, l’Agence juive, parlant au nom du futur État, déclarait ne pas vouloir fonder une théocratie.


À cette époque, le Yichouv était traversé par de profondes divisions religieuses. Si la majorité soutenait l’idée d’un État à majorité juive, les différences politiques restaient marquées, en partie à cause de l’afflux de nouveaux immigrants.


Un clivage profond existait également entre les juifs ultra-orthodoxes et les sionistes. Les haredim (ultra-orthodoxes) rejetaient l’idée d’un État juif non religieux, imposé par des laïcs avant la venue du Messie. Pour éviter une opposition religieuse à la fondation de l’État, Ben-Gourion négocia en 1947 un compromis historique : le Statu Quo.


Après avoir évité une guerre civile religieuse, Ben-Gourion dut faire face, en juin 1948, à une crise politique majeure : la possibilité d’un conflit entre factions armées juives. Il parvint à convaincre les militants du groupe Irgoun de renoncer à leur autonomie pour rejoindre les Forces de défense d’Israël (Tsahal) nouvellement créées.


Cette capacité à préserver l’unité interne sur les deux fronts – religieux et militaire – permit aux forces juives de surmonter les armées arabes bien plus nombreuses et de remporter la guerre d’Indépendance.


Héritage et débats contemporains

Depuis cet accord fondateur, les communautés juives très religieuses et très laïques en Israël continuent de s’opposer sur les quatre domaines clés définis par Ben-Gourion :


  • l'observance du chabbat,

  • la cacherout dans les institutions publiques,

  • la juridiction de l'autorité religieuse,

  • et l’éducation selon les courants religieux.


Cependant, de nombreuses questions controversées qui sont aujourd’hui associées au statu quo n’étaient pas abordées dans l’accord initial :


  • exemptions de service militaire pour les étudiants des yeshivot et les filles religieuses,

  • interdiction de l’élevage de porcs,

  • vols d’El Al pendant le chabbat,

  • fouilles archéologiques,

  • autopsies,

  • ou encore avortement.


Ces enjeux ont été soulevés après coup par les partis religieux, dans le but d’élargir leur influence au-delà du cadre défini en 1947.


Sources:



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