Theodor Herzl
- My Old New Land
- 11 mai
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1860 - 1904.
Benjamin Ze’ev Theodor Herzl est reconnu comme le fondateur du sionisme politique et de l’Organisation sioniste mondiale.
Né à Budapest dans une famille juive laïque, il était l’aîné de trois enfants. Il fit des études de droit à l’université de Vienne, mais c’est en tant que journaliste qu’il bâtit sa carrière, en travaillant pour plusieurs journaux européens.
Jeune homme, Herzl se montre indifférent à la question juive. Il croit alors que l’assimilation culturelle, notamment à la société allemande, est la clé de l’émancipation juive. Ce n’est qu’en 1894, alors qu’il est correspondant à Paris pour le journal viennois Neue Freie Presse, qu’un événement fait basculer ses convictions : l’Affaire Dreyfus*.
Dans les rues de France, il est témoin de violents cris antisémites – « Mort aux Juifs ! » – qui le bouleversent profondément. Ce choc marque le point de départ de son engagement pour le sionisme politique.
En 1896, Herzl publie Der Judenstaat (L’État des Juifs), ouvrage fondateur dans lequel il affirme que les Juifs doivent quitter l’Europe pour retrouver leur terre historique : la Palestine. Il présente la question juive comme un problème politique international nécessitant une solution politique sur la scène diplomatique mondiale.

"L’idée de l’État juif a sans doute un pareil pouvoir. Dans la longue nuit de leur histoire, les Juifs n’ont cessé de rêver ce rêve royal : L’an prochain à Jérusalem ! Tel est notre vieux mot. Il s’agit maintenant de montrer que cet espoir peut se transformer en une splendide réalité." L'État des Juifs, Introduction**
Malgré les critiques, le livre suscite un vif intérêt et rallie de nombreux soutiens, notamment parmi les membres du mouvement Hovevei Zion. Il pose les bases d’un projet collectif : établir un État juif en Eretz Israël.
Malgré le manque de soutien de certains Juifs fortunés et les négociations vaines avec l’Empire ottoman (qui contrôlait alors la Palestine), Herzl organisa le premier Congrès sioniste à Bâle (Suisse) en 1897.
Cet événement historique réunit des dirigeants juifs venus du monde entier. Herzl y expose son programme, propose la création d’un fonds national juif pour acquérir des terres en Palestine et fonde l’Organisation sioniste mondiale. Ce congrès marque la naissance officielle du mouvement sioniste.
Entre 1897 et 1904, Herzl dirige les six premiers congrès sionistes. Sous son impulsion, plusieurs outils institutionnels voient le jour : le Fonds national juif (aujourd’hui connu sous le nom de KKL – Keren Kayemet LeIsrael) et le journal Die Welt, organe de presse du mouvement.
Dans les années 1896 à 1898, Herzl cherche à rallier les Juifs fortunés à sa cause et entame des négociations avec l’Empire ottoman, alors souverain en Palestine. Il propose de régler la dette extérieure de la Turquie en échange d’un droit d’installation pour les Juifs en Terre d’Israël. Mais en 1901, le sultan Abdülhamid II rejette sa proposition.
En 1898, Herzl effectue son premier voyage en Palestine. Il rencontre l’empereur allemand Guillaume II à Mikvé Israël puis à Jérusalem. Si ces rencontres renforcent sa légitimité sur la scène internationale, elles n’aboutissent à aucun soutien concret.
En 1903, après avoir été témoin du pogrom de Kichinev en Russie, il tente de négocier avec le gouvernement russe une aide à la relocalisation des Juifs vers la Palestine. Devant l’impasse, il se tourne vers la Grande-Bretagne, qui lui propose un territoire autonome en Ouganda.
Lors du sixième Congrès sioniste en 1903, Herzl propose le "Plan Ouganda" comme refuge temporaire pour les Juifs persécutés d’Europe de l’Est. Cette idée suscite une vive controverse et est finalement rejetée au congrès suivant. Pour éviter une scission, Herzl rappelle symboliquement l’attachement au rêve sioniste par ces mots, tirés des Psaumes, chapitre 137 : "Si je t’oublie Jérusalem, que ma droite m’oublie".
Malgré les nombreux échecs diplomatiques, Herzl poursuit inlassablement son combat pour faire avancer la cause sioniste. Il parvient à rallier des soutiens politiques majeurs. Mais le 3 juillet 1904, il meurt d’une crise cardiaque à l’âge de 44 ans, sans avoir vu le rejet officiel du plan Ouganda.
Son mot d’ordre visionnaire reste célèbre :
"Si vous le voulez, ce n'est pas un rêve. - "אם תרצו אין זו הגדה"
Son influence perdure bien au-delà de sa mort. En 1948, l’État d’Israël est fondé, près d’un demi-siècle après la publication de "L’État des Juifs".
Herzl est aujourd’hui considéré comme le père du sionisme politique moderne. Ses œuvres majeures, "Der Judenstaat" et "Altneuland" ("La Vieille Nouvelle Terre"), sont traduites dans de nombreuses langues.
Pourtant, sa vie personnelle est marquée par la tragédie : ses trois enfants meurent prématurément dans des circonstances dramatiques, et son petit-fils Stephen se suicide en 1946. Il est enterré sur le mont Herzl, à Jérusalem.
Vous pouvez écouter la chanson sur le parcours de Herzl pour fonder l'État juif en suivant ce lien. Elle a été écrite par Yair Rozenblum pour Tsahal. De nombreux autres sionistes influents y sont également mentionnés.
*In 1894, the Jewish artillery officer Alfred Dreyfus was falsely convicted of spying for Germany. He was sentenced to life imprisonment, and due to the mobilization of the intellectual circle of France, he instead spent 9 years in prison.
Sources:
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